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Bangr Nooma
Le grand jardin agroécologique des femmes à Nioko 2

2018-2025

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Naissance et mise en place d’un grand jardin maraîcher agroécologique de près de 10 000 m2 où travaillent quelques 12 femmes et 2 hommes et un conseiller technique (depuis 3 ans)  
Il est installé à Nioko II en périphérie de Ouagadougou.
Le terrain appartient à Souleymane NIKIEMA, le fondateur de la 1ère école solidaire de Paas Yam située non loin de là, et dont la famille est originaire de Nioko II qui était alors un village.
Sur le même terrain, juste à côté, Souleymane vient de mettre en place une annexe de l’école solidaire Paas Yam.

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Organisation

Ils sont regroupés en association (Bangr Nooma Agroécologie). Un comité de gestion a été constitué et un règlement intérieur a été défini et signé. Un compte en banque a été ouvert.
Les personnes disposant de lots dans le jardin sont libres de développer les productions de leur choix, mais s’engagent à respecter les règles d’un fonctionnement agroécologique sans apports de produits chimiques (engrais et traitements phytosanitaires). Le conseiller technique, Moïse TIENDREBEOGO, est rémunéré paritairement par Mil’Ecole et le comité de gestion.
Des stagiaires envoyés par Béo Neeré sont passés dont un, Boris SAWADOGO qui est resté et qui, grâce à ses acquis, développe à présent des appuis conseils à la création de potagers agroécologiques à l‘extérieur.
La distribution des planches se fait en commun en fonction de la disponibilité des participants à travailler, ainsi que le prix de vente des différentes productions. Les producteurs choisissent ce qu’ils veulent mettre en vente ou garder pour consommer en famille.
Pour la vente des productions, 2 personnes sont désignées. Elles changent tous les 6 mois.

Les productions de saison sèche en 2024-2025

En saison des pluies au jardin ce sont essentiellement des cultures pluviales : maïs et arachide.
Les productions de saison sèche durant les premières années 2019-2022 :
Elles offraient peu de variétés : laitues, suivies d’oignons pour finir en fin de saison sèche avec les légumes feuilles. Dès le début le jardin a produit aussi des feuilles de moringa qui ont été plantés un peu partout et de l’Artémisia à l’installation du goutte à goutte. Toutes les productions étaient vendues essentiellement aux vendeuses du marché.
En 2023, malgré les problèmes d’eau, sous la conduite de Moïse, apparaissent les premiers efforts de diversification (concombres, piments, haricots verts…)
En 2024-2025 avec l’optimisation de l’alimentation en eau c’est le grand décollage de la diversité :
Oignons, fraises, haricots verts, tomates, piments, betteraves, carottes, laitue, persil, Artémisia, Papaye et aussi bananes !

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En fin de saison sèche (avril-juin) quand il fait 50°, à l’articulation entre la saison sèche et « l’hivernage », la saison des pluies : Gombo et légumes feuilles, burumbura (amaranthe), boulvanka (Corette potagère), kenebdo (chou africain), oseille, épinards indiens qui sont cuisinées en sauce au Burkina et qui ont une haute valeur nutritionnelle en sauces. Voir notre article : Les légumes-feuilles au Burkina Faso
Les ventes, se font de plus en plus auprès des populations du quartier appréciant cette diversité nouvelle des productions sans pesticides, ni intrants chimiques, donc à des prix beaucoup plus intéressants pour les producteurs.

Le Jardin reçoit des visiteurs

Le jardin, dans le cadre des logiques de partage d’expériences en agroécologie, a accueilli de nombreux visiteurs, entre autres :
–      Des groupements de femmes :
venant de Fada Gourma (assoc Tin tua de l’Est) ; de Bobo Dioulasso (assoc. « Muso Ka Yele ») ; de Manga (Région du Centre-Sud) ; un groupement de l’ONG Asmade ….
–      Des délégations internationales
de Belgique
(Broederlijk Delen) ; en collaboration avec ABNA (Association Béo-Neere Agroécologie) l’association allemande WWH (Welt Hunger Hilfe) et la coopération belge (ENABEL)
–      Des délégations sous régionales
du Togo (mission de représentants du ministère togolais de l’agriculture autour de l’agroécologie),

En novembre 2023 un agent d’Etat du ministère de l’agriculture chargé d’une enquête préalable à la création d’une plateforme d’échanges pour les jardins collectifs.

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Historique du jardin

Suite à l’expérience très positive du jardin pédagogique (900 m2) développé depuis 2016/2017 sur le site de l’école solidaire Paas Yam et à la collaboration nouée avec Béo-Neere Agroécologie, Souleymane Nikiema, le fondateur a souhaité développer un jardin maraîcher agroécologique beaucoup plus grand (près de 10 000 m2) sur son terrain.
Voir notre article : Un jardin pédagogique agroécologique pour Paas Yam

En 2018 un forage avec polytank et pompe solaire, la clôture du périmètre, des latrines, un bâtiment pour l’entreposage du matériel et des réunions, ainsi qu’un logement de gardien ont été financés par Mil’Ecole et ses partenaires. Un réseau d’eau menant à 6 bassins de puisages a été financé par Souleymane, le fondateur.
Le jardin a aussi été doté d’un tricycle, de séchoirs, d’une balance, d’un tamis et de petit outillage.

Des formations en techniques agroécologiques avec Béo-Neere Agroécologie

Les femmes ont reçu des formations et plusieurs rappels de formations : Fabrication et utilisation de fertilisants naturels : Fumier recyclé,  Fumier BokashiEngrais NPK bio liquide et de répulsifs :   APPICHI,   Le Bouillon de Cendre,   Le Biopesticide Kogle-zanga ; gestion des pépinières et des informations quant à l’association et la rotation des cultures. Si bien qu’aujourd’hui les femmes produisent et vendent du compost.

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Le groupe des femmes a pu visiter plusieurs fois la ferme-école de Beo Neere à Roumtenga et un des champs de La Saisonnière à Ouaga où des femmes pratiquent l’agroécologie depuis plusieurs années.

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Après vérification de l’intégration de tous ces savoir-faire dans leur agriculture, elles ont pu recevoir pour leurs productions le label Certifié Bio SPG délivré par le CNABio en 2020
Voir notre article sur notre site BurkinaDoc de Mil’Ecole : CNABio, Conseil National de l’Agriculture Biologique

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En Mars 2022 arrivée d’un volontaire chargé de l’encadrement technique

Depuis mars 2022 afin de dynamiser les activités du jardin et rechercher des débouchés plus intéressants, Moïse TIENDREBEOGO, agent technique agricole rémunéré, est attaché au jardin avec des contrats d’un an renouvelables. Il avait été proposé par Béo Neere.

En 3 ans, soutenu par Mil’Ecole, Moïse qui a déjà une compétence en agroécologie, a pu parfaire sa formation en participant à une vingtaine de mini-stages ou des rencontres-échange, parmi lesquelles :
Formation en marketing digital ; Planification des cultures et gestion d’une ferme agricole ; Avec Beo Neere : Production des semences paysannes biologiques ; Système de Conservation de légumes bio.  Maison de l’Artemisia ;
Agriculture et élevage et pisciculture ; Techniques de production en hors sol ; Agroforesterie avec l’APAF ; Production et transformations du karité ; Agriculture bio, commerce alimentaire et planification des cultures ;
Avec le CNABio : Techniques et pratiques des coordinateurs SPG et sur la certification selon le Système Participatif de Garantie

Des problèmes d’eau de 2019 à 2024 qui ont fini par trouver une solution
Depuis le début, le débit du forage ne permettait pas de couvrir l’arrosage du jardin.
De 2019 à 2024, Mil’Ecole avec le fondateur, ont financé plusieurs tentatives avec l’ajout de batteries (qui auraient permis de remplir les bassins de puisage la nuit), malheureusement pas du tout concluantes.
Parallèlement des zones du jardin ont été équipées en goutte à goutte,  puis en arrosage par aspersion afin de limiter l’usage de l’eau.
Les eucalyptus qui bordaient initialement le terrain ont été arrachés. Ces arbres assèchent les terrains alentours.

En janvier 2024 si 229 planches étaient exploitées, par manque d’eau 38 planches ne l’étaient pas (soit 14,2 % non exploité) et pour arroser, les femmes souffraient de cette situation.

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Fin 2024 une solution a été trouvée : le nouveau forage que Souleymane Nikiema a fait faire pour l’école se trouvant beaucoup plus performant, nous avons décidé ensemble de le relier au jardin. Ainsi le remplissage des bassins est assuré par la dérivation des eaux depuis le forage de l’école annexe (avec conduite gravitaire) et l’ancien forage du jardin alimente désormais les sections en goutte à goutte et en aspersion.

Financement

Les infrastructures ont été financées par Mil’Ecole et ses partenaires : La Région Grand Est et l’Agence de l’eau, UEM (Usine d’électricité de Metz), SIEGVO (Syndicat Intercommunal des Eaux de Gravelotte et de la Vallée de l’Orne), Terre d’eau en partage, O’liquide, mais aussi ces dernières années avec une participation locale du comité de gestion de l’association.

Actuellement 20 % des revenus liés aux ventes individuelles reviennent à l’association destinés au paiement du conseiller technique et en provision pour l’entretien technique du jardin. La totalité des ventes de l’artémisia et du moringa aussi.

Mil’Ecole –  Article remanié en février 2025