2018-2020
Naissance et mise en place d’un grand jardin maraîcher agroécologique de près de 10 000 m2 où travaillent quelques 25 femmes et 3 hommes. Il est installé à Nioko II en périphérie de Ouagadougou.
Le terrain appartient à Souleymane Nikiema, le fondateur de l’école solidaire de Paas Yam située non loin de là et dont la famille est originaire de Nioko II qui était alors un village.
Naissance du projet
Suite à l’expérience très positive du jardin pédagogique (900 m2) développé depuis 2016/2017 sur le site de l’école solidaire Paas Yam et à la collaboration nouée avec Béo-Neere Agroécologie est née l’idée de développer un jardin maraîcher agroécologique beaucoup plus grand (près de 10 000 m2) sur le site de la future école des mains.
Voir notre article : Un jardin pédagogique agroécologique pour Paas Yam
Souleyman Nikiéma avait pour objectif avec ce jardin de donner du travail et des revenus aux femmes, la plupart parents ou anciens parents d’élèves de l’école solidaire Paas Yam.
Début 2018, à l’ouverture des inscriptions pour le jardin, l’engouement a été tel que 60 femmes et 10 hommes ont souhaité y travailler mais très vite le nombre a diminué et s’est stabilisé à 25 femmes et 3 hommes regroupés en association. Le travail demande du temps. Ils cultivent chacun 10 planches.
En mai 2018 un comité de gestion a été constitué et un règlement intérieur a été défini et signé
Il prévoit qu’après un an ou deux de rodage, 40% de la production sera provisionnée pour le financement des futures classes d’apprentissage, les 60% restant revenant aux femmes (et aux hommes) qui travailleront dans cet espace.
Pour voir (en Pdf) : le Règlement intérieur du grand jardin agroécologique
Les cultures se font sous la conduite de formateurs en agroécologie : Souleymane Bélemgnégré et son fils Razack, coordinateurs de Béo-Neere Agroécologie. Pascal Zabré, qui a suivi toutes les formations au jardin de l’école Paas Yam et est en passe de devenir formateur endogène pour Beo-Neere, assure le suivi régulier des activités comme responsable formation du comité de gestion.
Voir notre article sur notre site BurkinaDoc : Beo-Neere Agroécologie
La mise en place
Les travaux se sont déroulés entre août et novembre 2018, financés par Mil’Ecole et ses partenaires : l’Agence de l’eau Rhin Meuse, La Région Grand Est, UEM-Metz, SIEGVO
Un forage qui a été confié à la société TEMFOR (déjà opératrice du forage de l’école Paas Yam) a été réalisé courant juillet 2018.
A partir d’août 2018, le forage ayant été positif ont suivis :
La fin des travaux sur l’abri du gardien – L’édification d’un réservoir avec pompe solaire – La clôture du périmètre maraîcher (près de 400 m) – La construction de latrines et un bâtiment pour l’entreposage du matériel et réunions
Une personne, avec sa famille, est désormais affectée au gardiennage du site.
Une première session de formation en agroécologie a pu se tenir dès fin septembre 2018 sur 4 jours (sur le site du jardin agroécolgique de l’école Paas Yam) et une seconde session destinée à l’aménagement du périmètre a eu lieu fin octobre, dès que la clôture a été terminée.
Mil’Ecole a pu réceptionner ces travaux lors du voyage d’automne 2018
En février 2019 les premières récoltes sont là !
Un équipement en matériel
Un tricycle motorisé afin de faciliter le transport des éléments nécessaires au compostage, des balances pour mesurer les productions et en octobre 2020 un renouvellement d’outillage (pour lequel l’association a financièrement participé) ont aussi été fournis.
Une installation additionnelle en énergie solaire
pour optimiser les ressources en eau du jardin.
Au départ, en effet, le forage était équipé d’une pompe solaire directe avec un polytank de 4 m3…cependant la pompe solaire ne fonctionne vraiment que de 9h30 à 15h30 ou 16h00 avec des points faibles pendant les saisons des vents d’harmattan gorgés de poussière (décembre à janvier)… Nous avions donc déposé un projet visant à doubler les panneaux solaires et à installer des batteries afin que le réservoir puisse se remplir quand l’énergie directe solaire n’est plus disponible. Sur ce projet, nous avons disposé d’un partenariat avec l’AERM (Agence de l’eau Rhin-Meuse) et Xplora Burkina (de l’association l’Escale).
Des formations en techniques agroécologiques
Avec Béo-Neere Agroécologie, les femmes ont reçu des formations : Fabrication et utilisation de fertilisateurs naturels, Bokashi, EM (Microorganismes Efficaces), de pesticides naturels pour lutter contre les ravageurs comment utiliser les pulvérisateurs, et des informations quant à l’association et la rotation des cultures
Une certification Bio-SPG
en 2020
Après vérification de l’intégration de toutes ce savoir-faire dans leur agriculture elles ont pu recevoir pour leurs productions le label Certifié Bio SPG délivré par le CNABio
Voir notre article sur notre site BurkinaDoc de Mil’Ecole : CNABio, Conseil National de l’Agriculture Biologique
Ceci permettra l’ouverture vers des points de ventes bio dans Ouagadougou
Suite à cette certification 2 pancartes ont été apposées l’une en bord du « goudron » (la route de Loumbila) et l’autre à l’entrée du jardin indiquant la localisation du jardin et l’existence d’un point de vente de produits bio.
A l’entrée du jardin, un kiosque a été édifié pour permettre d’organiser une petite restauration-buvette pour les personnes intervenant sur le site et les visiteurs. Il a été mis en location et va constituer une petite source de revenus pour l’association : il connait une activité croissante avec les ouvriers des chantiers de construction.
Le jardin est jeune encore
C’est un grand départ mais les compétences sont à améliorer. Il leur faudra gérer l’achat des ingrédients pour le compost, des semences tant qu’ils ne les produisent pas eux-mêmes et équilibrer les cotisations pour pouvoir entretenir le matériel et les installations.
L’approvisionnement en eau pourrait encore être optimisé en introduisant un goutte à goutte pour alléger le pompage des nappes phréatiques
Choisir une personne dédiée à la vente comme l’a suggéré Souleymane Belegnegré de Béo Neere (le formateur) pour développer le jardin et les ventes. Elle assurerait les ventes du jardin à l’extérieur, aurait un téléphone avec un numéro WhatsApp lié au jardin, participerait à des réunions du secteur Bio SPG pour avoir une meilleure connaissance du marché et des prix pratiqués.